Utiliser le crowdfunding pour investir dans les start-ups : Avantages et défis
Le crowdfunding, ou financement participatif, est une méthode de financement qui consiste à collecter des fonds auprès d’un grand nombre de personnes, généralement via internet, pour financer un projet ou une entreprise. Le crowdfunding permet aux porteurs de projets de solliciter directement le soutien du public, sans passer par les intermédiaires traditionnels comme les banques, les fonds d’investissement ou les business angels. Le crowdfunding offre ainsi une alternative aux sources de financement classiques, souvent difficiles d’accès pour les jeunes entreprises innovantes.
Dans cet article, nous allons nous intéresser plus particulièrement au crowdfunding en capital, ou investissement participatif, qui permet aux investisseurs de devenir actionnaires d’une start-up en échange de leur contribution financière. Nous verrons quels sont les avantages et les défis de cette forme de financement, comment choisir la plateforme de crowdfunding adaptée à ses besoins, quelles sont les stratégies à adopter pour réussir son investissement, et quel est le cadre réglementaire et fiscal qui s’applique au crowdfunding en tant qu’investissement. Nous illustrerons notre propos par des études de cas et des témoignages d’investisseurs qui ont utilisé le crowdfunding pour investir dans les start-ups.
Les avantages d’investir dans les start-ups via le crowdfunding
Investir dans les start-ups via le crowdfunding présente de nombreux avantages, tant pour les investisseurs que pour les entrepreneurs. Voici les principaux bénéfices que vous pouvez tirer de cette forme de financement participatif.
Démocratisation de l’investissement dans l’innovation
Le crowdfunding en capital vous permet d’accéder à des opportunités d’investissement dans des start-ups innovantes, qui sont souvent réservées aux professionnels du capital-risque ou aux business angels. Grâce au crowdfunding, vous pouvez investir dans des projets qui vous intéressent, qui correspondent à vos valeurs ou à vos domaines de compétence, et qui ont un fort potentiel de croissance. Vous pouvez également participer à la vie de l’entreprise, en échangeant avec les fondateurs, en donnant votre avis ou en apportant votre expertise. Le crowdfunding en capital vous offre ainsi la possibilité de devenir acteur de l’innovation, en soutenant des projets qui peuvent avoir un impact positif sur la société ou sur l’environnement.
Diversification des portefeuilles d’investissement
Le crowdfunding en capital vous permet de diversifier vos sources de revenus, en investissant dans des secteurs variés et complémentaires à vos placements traditionnels. Vous pouvez ainsi réduire le risque global de votre portefeuille, en répartissant votre capital sur plusieurs projets. Le crowdfunding en capital vous permet également de bénéficier d’un effet de levier, en investissant des montants relativement faibles (à partir de quelques dizaines ou centaines d’euros) pour obtenir des rendements potentiellement élevés. En effet, si la start-up dans laquelle vous investissez réussit, vous pouvez espérer revendre vos parts avec une plus-value importante, lors d’une sortie (introduction en bourse, rachat par un autre acteur, etc.).
Impact positif et soutien à l’entrepreneuriat
Le crowdfunding en capital vous permet de contribuer au développement économique et social, en finançant des start-ups qui créent de l’emploi, de la valeur et de l’innovation. Vous pouvez ainsi soutenir des projets qui ont du sens pour vous, qui répondent à des besoins réels ou qui apportent des solutions à des problèmes sociétaux. Le crowdfunding en capital vous permet également de participer à l’émergence de nouveaux talents, en aidant des entrepreneurs à réaliser leur rêve, à concrétiser leur idée ou à développer leur activité. Vous pouvez ainsi être fier de faire partie de l’aventure d’une start-up, en partageant sa vision, ses valeurs et ses ambitions.
Potentiel de rendements élevés
Le crowdfunding en capital vous offre la possibilité de réaliser des gains importants, si la start-up dans laquelle vous investissez connaît le succès. Selon une étude menée par la plateforme de crowdfunding Seedrs, le taux de rendement interne (TRI) moyen des investissements réalisés sur sa plateforme entre 2012 et 2020 est de 12,4% par an. Ce chiffre est supérieur à celui des marchés boursiers européens sur la même période (9,2% pour le FTSE 100, 7,8% pour le CAC 40, 6,5% pour le DAX 30). Le crowdfunding en capital vous permet donc de profiter du dynamisme et de la croissance des start-ups, qui peuvent offrir des opportunités de rentabilité exceptionnelles.
Les différentes plateformes de crowdfunding pour les start-ups
Comme nous l’avons vu, le crowdfunding en capital est une forme de financement participatif qui permet aux investisseurs de devenir actionnaires d’une start-up en échange de leur contribution financière. Il existe de nombreuses plateformes de crowdfunding en capital, qui se distinguent par leurs critères de sélection, leurs frais, leur portée, leur réputation, leur taux de réussite et leur convivialité. Comment choisir la plateforme la plus adaptée à votre profil et à vos objectifs d’investissement ? Voici quelques éléments de réponse.
Critères de sélection d’une plateforme adaptée
Pour choisir la plateforme de crowdfunding en capital qui vous convient le mieux, vous devez prendre en compte plusieurs facteurs, tels que :
- Le montant minimum d’investissement : certaines plateformes exigent un montant minimum d’investissement, qui peut varier de quelques dizaines à plusieurs milliers d’euros. Choisissez une plateforme qui correspond à votre budget et à votre capacité d’investissement.
- Le type de start-up proposées : certaines plateformes sont spécialisées dans certains secteurs d’activité, comme la technologie, l’immobilier ou les énergies renouvelables. Choisissez une plateforme qui propose des start-up qui vous intéressent, qui correspondent à vos valeurs ou à vos domaines de compétence.
- Le niveau de risque et de rendement : certaines plateformes offrent des opportunités d’investissement plus risquées mais plus rentables que d’autres. Choisissez une plateforme qui correspond à votre profil de risque et à vos attentes de rendement.
- Le niveau de sélection et d’accompagnement des start-up : certaines plateformes sont plus sélectives et plus exigeantes que d’autres dans le choix des start-up qu’elles présentent aux investisseurs. Choisissez une plateforme qui vous garantit la qualité et la fiabilité des start-up, ainsi qu’un suivi régulier de leur évolution.
- Le niveau de service et de conseil aux investisseurs : certaines plateformes offrent plus de service et de conseil que d’autres aux investisseurs, notamment en termes d’information, de formation, de fiscalité, de gestion de portefeuille, etc. Choisissez une plateforme qui vous accompagne et vous guide dans votre démarche d’investissement.
Vous pouvez également consulter les avis en ligne des utilisateurs des différentes plateformes, ainsi que les statistiques de performance et de satisfaction des investisseurs.
Crowdequity : investir en échange de capitaux propres
Le crowdequity, ou investissement participatif en capital, est la forme de crowdfunding la plus courante pour les start-up. Il permet aux investisseurs de devenir actionnaires d’une start-up en échange de leur contribution financière. Les investisseurs peuvent ainsi bénéficier de la croissance et de la valorisation de la start-up, en espérant revendre leurs parts avec une plus-value importante, lors d’une sortie (introduction en bourse, rachat par un autre acteur, etc.).
Il existe de nombreuses plateformes de crowdequity, qui se distinguent par leurs critères de sélection, leurs frais, leur portée, leur réputation, leur taux de réussite et leur convivialité. Voici quelques exemples de plateformes de crowdequity :
- SmartAngels : SmartAngels est une plateforme de crowdequity qui permet aux investisseurs de financer des start-up et des PME innovantes, à partir de 1000 euros. La plateforme propose des projets dans des secteurs variés, comme la santé, l’éducation, la mobilité, l’énergie, etc. La plateforme offre un service de qualité, avec une sélection rigoureuse des start-up, un accompagnement personnalisé des investisseurs, et une gestion simplifiée des titres .
- Wiseed : Wiseed est une plateforme de crowdequity qui permet aux investisseurs de financer des start-up, mais aussi des projets liés à l’immobilier et aux énergies renouvelables, à partir de 100 euros. La plateforme propose des projets à fort impact social et environnemental, avec une sélection exigeante et un suivi régulier. La plateforme offre également des outils de gestion de portefeuille, de fiscalité et de sortie .
- Anaxago : Anaxago est une plateforme de crowdequity qui permet aux investisseurs de financer des start-up et des PME de croissance, à partir de 1000 euros. La plateforme propose des projets dans des secteurs porteurs, comme la fintech, la santé, le numérique, etc. La plateforme offre un service haut de gamme, avec un audit complet de chaque projet, une haute protection des investisseurs, et un accompagnement sur mesure .
Crowdlending : le prêt aux entreprises en démarrage
Le crowdlending, ou prêt participatif, est une autre forme de crowdfunding qui permet aux investisseurs de prêter de l’argent à une start-up, en échange d’un intérêt. Les investisseurs peuvent ainsi percevoir des revenus réguliers, sous forme de remboursement du capital et d’intérêts, tout en soutenant le développement de la start-up. Le crowdlending présente l’avantage de ne pas diluer le capital de la start-up, ni de limiter les possibilités de sortie des investisseurs.
Il existe également de nombreuses plateformes de crowdlending, qui se distinguent par leurs critères de sélection, leurs frais, leur portée, leur réputation, leur taux de réussite et leur convivialité. Voici quelques exemples de plateformes de crowdlending :
- October : October (anciennement Lendix) est une plateforme de crowdlending qui permet aux investisseurs de prêter de l’argent à des PME et des start-up, à partir de 20 euros. La plateforme propose des projets dans des secteurs diversifiés, avec des taux d’intérêt attractifs, compris entre 2,5% et 9,9%. La plateforme offre un service transparent, avec une notation de chaque projet, un suivi des remboursements, et une garantie en cas de défaut .
- Lendopolis : Lendopolis est une plateforme de crowdlending qui permet aux investisseurs de prêter de l’argent à des PME et des start-up, à partir de 20 euros. La plateforme propose des projets dans des secteurs innovants, comme le numérique, l’industrie, l’énergie, etc. La plateforme offre un service de qualité, avec une sélection rigoureuse des projets, un accompagnement personnalisé des investisseurs, et une fiscalité avantageuse .
- Unilend : Unilend est une plateforme de crowdlending qui permet aux investisseurs de prêter de l’argent à des PME et des start-up, à partir de 20 euros. La plateforme propose des projets dans des secteurs variés, avec des taux d’intérêt déterminés par les investisseurs eux-mêmes, lors d’enchères. La plateforme offre un service simple, avec une information complète sur chaque projet, un suivi des remboursements, et une possibilité de revendre ses prêts
Comprendre les défis et les risques d’investir via le crowdfunding
Investir dans les start-ups via le crowdfunding présente de nombreux avantages, mais aussi des défis et des risques qu’il faut connaître et maîtriser. Voici les principaux éléments à prendre en compte avant de vous lancer dans cette forme de financement participatif.
Évaluation et gestion des risques
Investir dans les start-ups via le crowdfunding implique de prendre des risques, car il n’y a aucune garantie de récupérer votre capital ni de réaliser des gains. Les start-ups sont des entreprises en phase de création ou de développement, qui peuvent rencontrer des difficultés financières, techniques, commerciales, juridiques, etc. Elles peuvent également faire face à une concurrence accrue, à une évolution défavorable du marché, à une réglementation contraignante, ou à un changement de stratégie. Tous ces facteurs peuvent compromettre la viabilité ou la rentabilité du projet, et entraîner un défaut de paiement, une dépréciation ou une dilution de vos parts, voire une faillite de la start-up.
Pour évaluer et gérer les risques liés au crowdfunding, vous devez donc être vigilant et prudent, en suivant ces recommandations :
- Renseignez-vous sur la start-up dans laquelle vous souhaitez investir, en consultant son dossier de présentation, son business plan, ses comptes, ses partenaires, son équipe, etc. Vérifiez la cohérence, la crédibilité et la solidité du projet, ainsi que sa capacité à se différencier et à se développer sur son marché.
- Comparez les différentes offres de crowdfunding, en analysant les caractéristiques du titre financier proposé (actions, obligations, etc.), le montant et la durée de l’opération, le taux d’intérêt ou le rendement espéré, les frais et les commissions, les modalités de remboursement ou de sortie, etc.
- Diversifiez vos investissements, en répartissant votre capital sur plusieurs projets, de préférence dans des secteurs d’activité différents. Ainsi, vous réduisez le risque global de votre portefeuille, et vous augmentez vos chances de compenser les éventuelles pertes par des gains.
- Suivez l’évolution de vos investissements, en consultant régulièrement les informations et les rapports fournis par la plateforme de crowdfunding ou par la start-up. Soyez attentif aux signaux d’alerte, comme un retard de paiement, une baisse de chiffre d’affaires, une modification du projet, etc. En cas de problème, contactez la plateforme ou la start-up pour obtenir des explications ou des solutions.
Illiquidité et horizon de placement à long terme
Pour faire face à l’illiquidité et à l’horizon de placement à long terme du crowdfunding, vous devez donc respecter ces principes :
- Investissez uniquement l’argent dont vous n’avez pas besoin à court ou moyen terme, et que vous pouvez immobiliser pendant plusieurs années. Ne mettez pas en péril votre épargne de précaution, ni vos projets de vie.
- Adaptez votre stratégie d’investissement à votre profil et à vos objectifs. Si vous cherchez à obtenir des revenus réguliers, privilégiez les titres financiers qui offrent des intérêts ou des dividendes. Si vous cherchez à réaliser des plus-values, privilégiez les titres financiers qui offrent un potentiel de valorisation.
- Anticipez les scénarios de sortie possibles, en vous renseignant sur les modalités et les conditions de cession ou de rachat de vos titres financiers. Soyez conscient que la valeur de vos titres financiers peut varier à la hausse ou à la baisse, selon l’évolution du marché, de la start-up, ou de l’offre et de la demande.
Dilution des parts et risques liés à la propriété d’action
Investir dans les start-ups via le crowdfunding implique enfin de prendre en compte les risques liés à la propriété d’action, si vous optez pour des titres financiers qui vous donnent des droits sociaux, comme les actions ou les obligations convertibles. En effet, en devenant actionnaire d’une start-up, vous êtes exposé au risque de dilution de vos parts, si la start-up procède à une augmentation de capital ultérieure, à laquelle vous ne participez pas. Vous pouvez alors voir votre pourcentage de détention diminuer, ainsi que votre influence sur les décisions stratégiques de la start-up. Vous pouvez également être soumis à des clauses contractuelles qui limitent votre liberté de céder ou de conserver vos parts, comme le droit de préemption, le pacte d’actionnaires, ou la clause de sortie conjointe.
Pour maîtriser les risques liés à la propriété d’action, vous devez donc suivre ces recommandations :
- Lisez attentivement les documents juridiques relatifs à l’opération de crowdfunding, comme les statuts de la start-up, le pacte d’actionnaires, les conditions générales de la plateforme, etc. Vérifiez les droits et les obligations attachés aux titres financiers que vous souscrivez, ainsi que les clauses qui peuvent affecter votre situation d’actionnaire.
- Informez-vous sur la valorisation de la start-up, en comparant le prix des titres financiers proposés par le crowdfunding avec la valeur réelle de la start-up, estimée à partir de ses fonds propres, de son chiffre d’affaires, de son résultat, de son potentiel de croissance, etc. Évitez de surpayer vos parts, ce qui réduirait votre marge de rentabilité.
- Participez aux augmentations de capital ultérieures, si vous le pouvez et si vous le souhaitez, pour éviter la dilution de vos parts, ou pour renforcer votre position d’actionnaire. Vous pouvez également négocier des droits préférentiels, comme le droit de vote double, le droit de veto, ou le droit à une prime de sortie.
Stratégies pour un investissement réussi dans les start-ups via crowdfunding
Rechercher et analyser les projets
La première étape pour investir dans les start-ups via le crowdfunding est de rechercher et d’analyser les projets qui vous intéressent. Pour cela, vous pouvez utiliser les différentes plateformes de crowdfunding, qui vous permettent de filtrer les projets selon des critères comme le secteur d’activité, le montant recherché, le type de financement, etc. Vous pouvez également consulter des sites spécialisés, des blogs, des forums, ou des réseaux sociaux, qui vous fourniront des informations complémentaires sur les start-ups, leur marché, leur concurrence, leur potentiel, etc.
Une fois que vous avez identifié les projets qui vous attirent, vous devez les analyser en profondeur, en vous basant sur les documents fournis par la plateforme de crowdfunding ou par la start-up elle-même. Vous devez notamment vérifier les éléments suivants :
- La qualité du produit ou du service proposé par la start-up : il doit être innovant, utile, attractif, et répondre à un besoin réel ou à une opportunité de marché.
- La compétence et la motivation de l’équipe fondatrice : elle doit être composée de personnes qualifiées, expérimentées, complémentaires, et passionnées par leur projet.
- La viabilité et la rentabilité du modèle économique : il doit être clair, réaliste, scalable, et générer des revenus suffisants pour assurer la croissance et la pérennité de la start-up.
- La valorisation de la start-up : elle doit être cohérente avec le stade de développement, le chiffre d’affaires, le résultat, le potentiel de croissance, et le niveau de risque de la start-up.
- Les conditions et les modalités du financement : elles doivent être transparentes, équitables, et adaptées à vos objectifs et à votre profil d’investisseur.
Vous pouvez également comparer les projets entre eux, en utilisant des indicateurs comme le taux de rendement interne (TRI), le multiple de sortie, ou le ratio risque/rendement. Vous pouvez également consulter les avis et les commentaires des autres investisseurs, ou les contacter directement pour échanger avec eux.
Diversification des investissements dans plusieurs start-ups
La deuxième étape pour investir dans les start-ups via le crowdfunding est de diversifier vos investissements, en répartissant votre capital sur plusieurs projets, de préférence dans des secteurs d’activité différents. Ainsi, vous réduisez le risque global de votre portefeuille, et vous augmentez vos chances de compenser les éventuelles pertes par des gains. En effet, il faut savoir que le taux d’échec des start-ups est élevé, et que seules quelques-unes d’entre elles parviennent à se développer et à réaliser une sortie favorable.
Pour diversifier vos investissements, vous devez donc respecter ces principes :
- Investissez uniquement l’argent dont vous n’avez pas besoin à court ou moyen terme, et que vous pouvez immobiliser pendant plusieurs années. Ne mettez pas en péril votre épargne de précaution, ni vos projets de vie.
- Investissez des montants raisonnables, en fonction de votre budget et de votre capacité d’investissement. Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier, et évitez de concentrer votre portefeuille sur un seul projet ou un seul secteur.
- Investissez dans des projets diversifiés, en fonction de votre profil de risque et de vos attentes de rendement. Vous pouvez ainsi combiner des projets plus sûrs mais moins rentables, avec des projets plus risqués mais plus rentables.
- Investissez dans des projets complémentaires, en fonction de votre expertise et de vos centres d’intérêt. Vous pouvez ainsi profiter de vos connaissances et de vos compétences pour sélectionner les meilleurs projets, et pour apporter votre soutien aux start-ups.
Participation active en tant qu’investisseur
La troisième étape pour investir dans les start-ups via le crowdfunding est de participer activement à la vie des start-ups, en tant qu’investisseur. En effet, le crowdfunding ne se limite pas à un simple échange financier, mais implique également un échange humain, basé sur la confiance, la transparence, et la collaboration. En tant qu’investisseur, vous pouvez ainsi apporter votre valeur ajoutée aux start-ups, en leur offrant votre expérience, votre réseau, votre avis, ou votre expertise. Vous pouvez également profiter de l’expérience des start-ups, en apprenant de leurs succès, de leurs échecs, ou de leurs innovations.
Pour participer activement à la vie des start-ups, vous devez donc suivre ces recommandations :
- Suivez l’évolution des start-ups dans lesquelles vous avez investi, en consultant régulièrement les informations et les rapports fournis par la plateforme de crowdfunding ou par la start-up elle-même. Soyez attentif aux signaux d’alerte, comme un retard de paiement, une baisse de chiffre d’affaires, une modification du projet, etc. En cas de problème, contactez la plateforme ou la start-up pour obtenir des explications ou des solutions.
- Communiquez avec les start-ups dans lesquelles vous avez investi, en utilisant les outils mis à votre disposition par la plateforme de crowdfunding, comme les forums, les messageries, les webinaires, etc. Vous pouvez ainsi échanger avec les fondateurs, les salariés, ou les autres investisseurs, et leur faire part de vos remarques, de vos suggestions, ou de vos encouragements.
- Contribuez au développement des start-ups dans lesquelles vous avez investi, en leur apportant votre savoir-faire, votre savoir-être, ou votre savoir-relier. Vous pouvez ainsi les aider à résoudre des problèmes, à trouver des partenaires, à conquérir des clients, à recruter des talents, etc.
Cadre réglementaire et fiscalité du crowdfunding en tant qu’investissement
Investir dans les start-ups via le crowdfunding implique de respecter le cadre légal et réglementaire qui s’applique à cette forme de financement participatif, ainsi que de connaître les avantages fiscaux possibles et les obligations déclaratives qui en découlent. Voici les principaux points à retenir sur ces aspects.
Connaissance du cadre légal et réglementaire
Le crowdfunding est soumis à une réglementation spécifique, qui vise à encadrer son fonctionnement, à protéger les investisseurs et les porteurs de projets, et à favoriser son développement. Cette réglementation a été mise en place en France par l’ordonnance du 30 mai 2014, qui a créé deux nouveaux statuts pour les plateformes de crowdfunding : le conseiller en investissement participatif (CIP) et l’intermédiaire en financement participatif (IFP). Ces statuts sont soumis à des conditions d’agrément, de compétence, de transparence, et de responsabilité, et sont contrôlés par l’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Les plateformes de crowdfunding doivent également respecter les règles relatives à la collecte et à la conservation des fonds, à l’information et au conseil des investisseurs, à la prévention du blanchiment et du financement du terrorisme, etc.
Depuis le 10 novembre 2023, le crowdfunding est également soumis à une réglementation européenne, qui a instauré un nouveau statut de prestataire européen de services de financement participatif (PESFP), qui remplace les statuts de CIP et d’IFP. Ce statut permet aux plateformes de crowdfunding de proposer leurs services dans toute l’Union européenne, sans avoir à demander d’agrément dans chaque pays. Il impose également des règles communes en matière d’information, de protection, de supervision, et de coopération entre les autorités nationales. Les plateformes de crowdfunding existantes ont jusqu’au 10 novembre 2023 pour obtenir le statut de PESFP, ou pour continuer à exercer sous leur statut national, sous certaines conditions.
Avantages fiscaux possibles et obligations déclaratives
Les gains générés par l’investissement crowdfunding sont imposés à l’impôt sur le revenu, selon la nature du gain. Les intérêts perçus dans le cadre du crowdlending sont imposés comme des revenus de capitaux mobiliers, au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30%, qui se compose de 17,2% de prélèvements sociaux et de 12,8% d’impôt sur le revenu. Les plus-values réalisées dans le cadre du crowdequity sont imposées comme des plus-values de cession de valeurs mobilières, au même PFU de 30%. Les dividendes perçus dans le cadre du crowdequity sont imposés comme des revenus de capitaux mobiliers, au même PFU de 30%, après application d’un abattement de 40%. Les investisseurs peuvent également opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu, s’ils y trouvent un avantage .
Les investissements réalisés dans le crowdfunding peuvent également ouvrir droit à des avantages fiscaux, sous certaines conditions. Les investisseurs peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu, égale à 18% du montant investi, dans la limite de 50 000 euros pour un célibataire et de 100 000 euros pour un couple, s’ils investissent dans des PME éligibles au dispositif IR-PME (ou dispositif Madelin). Les investisseurs peuvent également bénéficier d’une réduction d’impôt sur la fortune immobilière (IFI), égale à 50% du montant investi, dans la limite de 45 000 euros, s’ils investissent dans des PME éligibles au dispositif IFI-PME. Ces réductions d’impôt sont soumises à des conditions de conservation des titres, de plafonnement global des niches fiscales, et de non-cumul avec d’autres dispositifs .
Les investisseurs doivent déclarer leurs investissements et leurs gains réalisés dans le crowdfunding, en respectant les modalités et les délais prévus par l’administration fiscale. Les plateformes de crowdfunding doivent leur fournir les informations nécessaires pour remplir leur déclaration, comme le montant et la date des opérations, le type de titres financiers, le taux d’intérêt ou le rendement espéré, les frais et les commissions, etc. Les investisseurs doivent également conserver les justificatifs de leurs investissements et de leurs gains, en cas de contrôle fiscal .
Études de cas et témoignages d’investisseurs
Pour illustrer les avantages et les défis de l’investissement dans les start-ups via le crowdfunding, nous vous proposons de découvrir quelques études de cas et témoignages d’investisseurs qui ont vécu cette expérience. Vous pourrez ainsi apprendre de leurs succès et de leurs échecs, de leur interaction avec les entrepreneurs, et de leur impact sur le financement participatif.
Succès et échecs : leçons tirées d’expériences réelles
Investir dans les start-ups via le crowdfunding peut vous permettre de réaliser des gains importants, si la start-up dans laquelle vous investissez connaît le succès. C’est le cas par exemple de Jean, qui a investi 1000 euros dans la start-up Qwant, un moteur de recherche français qui respecte la vie privée des utilisateurs, via la plateforme de crowdequity SmartAngels en 2014. En 2017, il a revendu ses parts avec une plus-value de 400%, soit un gain de 4000 euros. Il témoigne : « J’ai été séduit par le projet de Qwant, qui proposait une alternative aux géants du web, en respectant les données personnelles des internautes. J’ai décidé d’investir 1000 euros, ce qui représentait une part de mon épargne que j’étais prêt à risquer. J’ai suivi l’évolution de la start-up, qui a réussi à se développer et à lever des fonds auprès d’investisseurs institutionnels. Quand j’ai reçu une offre de rachat de mes parts, j’ai accepté, car je trouvais que c’était une belle opportunité de réaliser une plus-value. Je suis très satisfait de mon investissement, qui m’a permis de soutenir une start-up innovante et de gagner de l’argent. »
Investir dans les start-ups via le crowdfunding peut aussi vous exposer à des pertes importantes, si la start-up dans laquelle vous investissez échoue. C’est le cas par exemple de Sophie, qui a investi 5000 euros dans la start-up Take Eat Easy, une plateforme de livraison de repas à domicile, via la plateforme de crowdequity Anaxago en 2015. En 2016, la start-up a fait faillite, entraînant la perte totale de son investissement. Elle témoigne : « J’ai été attirée par le projet de Take Eat Easy, qui proposait un service de qualité, avec des livreurs à vélo et des restaurants partenaires. J’ai décidé d’investir 5000 euros, ce qui représentait une part importante de mon épargne. J’ai cru au potentiel de la start-up, qui avait une forte croissance et une bonne notoriété. Mais j’ai appris avec stupeur qu’elle avait déposé le bilan, à cause d’une concurrence féroce et d’un manque de rentabilité. J’ai perdu tout mon investissement, sans aucune possibilité de recours. Je suis très déçue de mon investissement, qui m’a fait perdre de l’argent et de la confiance. »
Interaction avec les entrepreneurs et impact du financement participatif
Investir dans les start-ups via le crowdfunding vous permet également de créer un lien avec les entrepreneurs, en les accompagnant dans leur projet, en leur apportant votre expertise, ou en leur faisant part de votre avis. Vous pouvez ainsi participer à l’impact positif du financement participatif, qui favorise le développement économique et social, la création d’emploi et de valeur, et l’innovation. C’est le cas par exemple de Marc, qui a investi 2000 euros dans la start-up Agricool, une start-up qui cultive des fruits et légumes dans des conteneurs, via la plateforme de crowdequity Wiseed en 2016. Il témoigne : « J’ai été conquis par le projet d’Agricool, qui proposait une solution écologique et locale pour produire des fruits et légumes frais, sans pesticides ni OGM. J’ai décidé d’investir 2000 euros, ce qui représentait une part raisonnable de mon épargne. J’ai suivi l’évolution de la start-up, qui a réussi à se développer et à lever des fonds auprès d’investisseurs institutionnels. J’ai également échangé avec les fondateurs, qui étaient très à l’écoute et très transparents. J’ai pu leur donner mon feedback, leur proposer des idées, et les mettre en relation avec des contacts utiles. Je suis très heureux de mon investissement, qui m’a permis de participer à une aventure humaine et à un projet qui a du sens. »
Conclusion et perspectives d’avenir du crowdfunding en tant qu’outil d’investissement
Dans cet article, nous avons présenté le crowdfunding comme une forme de financement participatif qui permet aux investisseurs de soutenir des projets innovants, en échange de contreparties financières ou non. Nous avons vu que le crowdfunding présente de nombreux avantages, mais aussi des défis et des risques qu’il faut connaître et maîtriser. Nous avons également proposé des conseils et des stratégies pour investir efficacement dans les start-ups via le crowdfunding, en tenant compte du cadre réglementaire et fiscal qui s’applique à cette activité. Enfin, nous avons illustré notre propos par des études de cas et des témoignages d’investisseurs qui ont vécu cette expérience. Nous allons maintenant conclure en récapitulant les principaux points à retenir, et en évoquant les perspectives d’avenir du crowdfunding en tant qu’outil d’investissement.
Récapitulatif des avantages et des défis
Le crowdfunding offre aux investisseurs la possibilité de :
- Accéder à des opportunités d’investissement dans des start-ups innovantes, qui sont souvent réservées aux professionnels du capital-risque ou aux business angels.
- Diversifier leurs sources de revenus, en investissant dans des secteurs variés et complémentaires à leurs placements traditionnels.
- Contribuer au développement économique et social, en finançant des projets qui ont du sens, qui répondent à des besoins réels ou qui apportent des solutions à des problèmes sociétaux.
- Participer à l’émergence de nouveaux talents, en aidant des entrepreneurs à réaliser leur rêve, à concrétiser leur idée ou à développer leur activité.
- Réaliser des gains importants, si la start-up dans laquelle ils investissent réussit, en espérant revendre leurs parts avec une plus-value importante, ou en percevant des intérêts ou des dividendes.
- Bénéficier d’avantages fiscaux, sous certaines conditions, en réduisant leur impôt sur le revenu ou leur impôt sur la fortune immobilière.
Mais le crowdfunding implique également aux investisseurs de :
- Prendre des risques, car il n’y a aucune garantie de récupérer leur capital ni de réaliser des gains. Les start-ups sont des entreprises en phase de création ou de développement, qui peuvent rencontrer des difficultés financières, techniques, commerciales, juridiques, etc.
- Faire preuve de patience, car il s’agit d’un placement à long terme, qui n’offre pas de liquidité immédiate. Les titres financiers acquis par le crowdfunding ne sont pas cotés sur un marché réglementé, et il n’existe pas de marché secondaire organisé pour les revendre.
- Prendre en compte les risques liés à la propriété d’action, si ils optent pour des titres financiers qui leur donnent des droits sociaux, comme les actions ou les obligations convertibles. Ils sont alors exposés au risque de dilution de leurs parts, ou à des clauses contractuelles qui limitent leur liberté de céder ou de conserver leurs parts.
Évolution du secteur du crowdfunding et futurs enjeux
Le secteur du crowdfunding est en pleine croissance, et connaît des évolutions majeures, tant sur le plan technologique, réglementaire, que sociétal. Voici quelques tendances et enjeux qui vont marquer l’avenir du crowdfunding en tant qu’outil d’investissement :
- L’essor des technologies numériques, comme la blockchain, l’intelligence artificielle, ou la réalité virtuelle, qui vont permettre de renforcer la sécurité, la transparence, l’efficacité, et l’attractivité du crowdfunding. Ces technologies vont également favoriser l’émergence de nouveaux modèles de crowdfunding, comme le tokenisation, le crowdlending inversé, ou le crowdfunding en direct.
- L’harmonisation des réglementations au niveau européen, avec l’entrée en vigueur du statut de prestataire européen de services de financement participatif (PESFP), qui va permettre aux plateformes de crowdfunding de proposer leurs services dans toute l’Union européenne, sans avoir à demander d’agrément dans chaque pays. Ce statut va également imposer des règles communes en matière d’information, de protection, de supervision, et de coopération entre les autorités nationales.
- L’implication croissante des acteurs traditionnels de la finance, comme les banques, les assurances, ou les fonds d’investissement, qui vont s’intéresser de plus en plus au crowdfunding, soit en créant leurs propres plateformes, soit en nouant des partenariats avec les plateformes existantes. Ces acteurs vont ainsi apporter leur expertise, leur crédibilité, et leur réseau au crowdfunding, mais aussi lui faire face à une concurrence accrue.
- L’augmentation de la responsabilité sociale et environnementale des investisseurs, qui vont privilégier les projets qui ont un impact positif sur la société ou sur l’environnement, et qui respectent des critères éthiques, écologiques, ou solidaires. Ces investisseurs vont également exiger plus de transparence, de traçabilité, et de participation de la part des plateformes et des start-ups.
En conclusion, le crowdfunding est un outil d’investissement qui offre de nombreuses opportunités, mais qui comporte aussi des défis et des risques. Pour en tirer le meilleur parti, les investisseurs doivent être vigilants, prudents, et stratégiques, en se renseignant sur les projets, en diversifiant leurs investissements, et en participant activement à la vie des start-ups. Le crowdfunding est également un secteur en pleine évolution, qui va connaître des transformations majeures, tant sur le plan technologique, réglementaire, que sociétal. Les investisseurs doivent donc rester attentifs aux tendances et aux enjeux qui vont marquer l’avenir du crowdfunding en tant qu’outil d’investissement.